«Arrivé à l’échauffement, j’avais la tremblote»

Mathieu Brahier est capitaine de son équipe. © Arnaud Juillard, Editions L’Ajoie
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Mathieu Brahier, 26 ans, est un Tiaisset pur souche. Si cela fait déjà quelques années que ce menuisier de formation a rejoint les Franches-Montagnes, l’attaquant n’en reste pas moins attaché à son Ajoie natale. 

Saignelégier, une commune qui respire le sport à pleins poumons: Jura Défi, Snow Up, Marché-Concours, 4 Foulées et bien sûr le Hockey-club Franches-Montagnes (HCFM). Cette formation milite en My Sports Hockey League, la troisième division du pays. Nous venons rencontrer cette semaine son capitaine, Mathieu Brahier. Ce sportif de 26 ans a grandi à Coeuve. Dans son village ajoulot, il a passé l’essentiel de son temps à jouer et à faire les 400 coups avec ses copains, nous avoue le longiligne attaquant. 

Son enfance et son adolescence ont été rythmées par le sport: jusqu’à l’âge de 14 ans, Mathieu Brahier a navigué entre football l’été et hockey l’hiver. Après ses années à l’école secondaire, en filière Sports art études au Collège Thurmann, ce dernier s’est concentré sur la pratique «de la crosse». Le Tiaisset d’origine a remporté le titre de Champion suisse avec les Juniors Elite U-20 du HC Ajoie en 2013, sous la houlette d’un certain Vincent Léchenne. 

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Le hockey comme échappatoire

Un événement tragique est venu marquer la vie de Mathieu: c’est à l’âge de 15 ans seulement que ce dernier a perdu sa maman, des suites d’un cancer. «Durant une année environ, cela a été particulièrement difficile, néanmoins cela nous aura soudés, mon papa, ma sœur et moi. Depuis ce passage compliqué, nous sommes devenus très complices tous les trois», confie l’attaquant du HC Franches-Montagnes. «A travers cette épreuve, j’ai su acquérir le bon côté des choses.» Ce dernier souligne que le décès de sa mère l’a rendu beaucoup plus mature que d’autres garçons de son âge.

Sa maman, il l’a dans la peau. En témoigne son tatouage sur l’avant-bras gauche, où est inscrit son prénom. Pour le jeune homme, le hockey a été une échappatoire dans cette douloureuse expérience: «J’ai beaucoup gagné en combativité.» Le sportif aura aussi pu compter sur le soutien de l’un de ses meilleurs amis, Tanguy Maillard. «C’est quelqu’un avec qui j’ai fait autant d’activités sportives qu’extra-sportives.» Après leurs années au HCA, les deux compères se suivront donc au HC Franches-Montagnes. Dans le club taignon, on surnomme le duo «Maillon&Fracaillon». 

Un petit pont et puis s’en va

Pour l’heure, quel a été le moment le plus intense de la carrière de Mathieu Brahier? Son premier match avec la première équipe du HC Ajoie face à Langnau. «Arrivé à l’échauffement, j’avais la tremblote», nous confie le hockeyeur. C’est lors de ce même match que le Franc-Montagnard d’adoption a rencontré Kevin Hecquefeuille. «Je me souviens, il avait une grille sur son casque, peut-être avait-il une blessure.» Lors du match, Mathieu a décidé d’aller au contact de ce joueur. «Je voulais aller près de lui, mais en un rien de temps, il m’a mis un petit pont!»

Aujourd’hui Mathieu est capitaine, un rôle qu’il trouve honorable et qu’il prend beaucoup de plaisir à exercer dans une équipe où règne une bonne ambiance. Selon son entraîneur, Michael Rothenmund, Mathieu est un joueur qui a passablement progressé depuis son arrivée, qui pense à l’équipe avant de penser à lui-même. «Il est aussi doté d’un bon body language et d’une combativité à toute épreuve», explique l’entraîneur taignon. Celui-ci estime que son poulain est actuellement au meilleur de son niveau… et que s’il devait un jour partir à la guerre, il prendrait Mathieu Brahier avec lui. 

Et la suite?

Tout en poursuivant sa carrière sportive sur la glace, Mathieu travaille actuellement comme chef d’atelier dans la menuiserie qui l’emploie. L’Ajoulot d’origine envisage de devenir contremaître un jour. Cela devra néanmoins attendre: avec environ deux matchs et deux entraînements par semaine, cela semble particulièrement compliqué d’envisager une formation à côté. Sans compter que le travail de menuisier est particulièrement physique… Souhaitons-lui bonne chance!

Arnaud Juillard

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