«Ce sport est un formidable facteur d’intégration»

Organisé par l’UJR, le premier tournoi de rugby junior dans le Jura a réuni près de 200 enfants, à Porrentruy, en novembre. © UJR
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L’Union Jura Rugby (UJR) a été créée en 2015. Trois ans plus tard, la faction féminine du club a vu le jour. Il ne manquait plus qu’une école de rugby pour les plus jeunes, filles et garçons. C’est désormais chose faite: depuis 2020, Maxime Despeghel entraîne les équipes de 6 à 14 ans, aux couleurs du club vert et noir. Rencontre avec ce passionné du ballon ovale.

Lorsqu’il s’est installé à Develier il y a 4 ans avec sa famille, Maxime Despeghel en a profité pour reprendre le rugby, son sport de jeunesse: «J’ai joué au rugby de 12 à 22 ans, en France, à Dijon. Quand on est venus en Suisse, j’ai cherché une équipe dans le Jura. J’ai contacté le président de l’Union Jura Rugby et j’ai aussitôt suivi les entraînements, se rappelle-t-il. Depuis, je n’ai pas quitté le club.» 

La genèse du mouvement junior

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La question s’est alors posée pour ses fils aujourd’hui âgés de 12 ans. «Ils jouent depuis l’âge de 5 ans. Au début, ils ont continué à jouer avec leur club en France, mais ça faisait de la route. Et, avec la crise du covid, nous étions bloqués. J’ai cherché une solution…» Ainsi est née l’idée de créer un mouvement junior au sein de l’UJR. L’école de rugby a vu le jour. C’est à la fin de l’été 2020 qu’a eu lieu le tout premier entraînement des juniors: Victor (5 ans), Anthony, Matthieu et Tristan (9 ans), Rohan, Alexandre et Maxence (10 ans) ont été les plus jeunes joueurs de l’histoire de l’Union Jura Rugby! 

Le mouvement a rapidement suscité des vocations. En 2020, tous les juniors de l’UJR ont pu participer à leur premier match lors d’un tournoi à Neuchâtel. Depuis trois saisons, l’objectif principal de Maxime Despeghel est l’apprentissage du rugby de façon ludique et performante à la fois: «On vise l’intégration de joueurs aux équipes nationales moins de 16 ans et moins de 18 ans, ouvrant ainsi la voie à des joueurs issus du club en équipe nationale dans les prochaines années.» Une occupation bénévole très prenante: il y passe une trentaine d’heures par semaine.

Un sport 100% sponsorisé… et gratuit

«Nous avons la chance d’avoir un club qui a investi dans le matériel d’entraînement, nous n’avons pas à nous plaindre. Nous faisons des envieux chez nos homologues suisses: notre équipement est très beau! On a pris le temps de bien faire les choses… Et nous avons réussi à en faire un sport 100% gratuit pour les 5-18 ans. Nos partenaires financent absolument tout», se réjouit-il. Le club reste ouvert à tout volontaire souhaitant tenter l’aventure, fille ou garçon: «S’il y a un endroit au monde où on est tout de suite intégré, c’est bien sur un terrain de rugby!», clame l’entraîneur français pour qui justement le rugby a joué un grand rôle dans son intégration en Suisse. 

Autre objet de satisfaction: «Nos trois joueurs en catégorie moins de 12 ans ont été invités à participer à un entraînement avec les moins de 14 ans et les moins de 16 ans de l’entente Seeland Jura & Trois-Lacs. Une entente avec Seeland se dessine pour nos jeunes qui pourront alors jouer en plus grand nombre dans leurs catégories à chaque tournoi et aussi proposer des entraînements avec des effectifs suffisants, en attendant nos futures recrues.» Et ce n’est pas tout: Maxime Despeghel est parvenu à organiser un stage de trois jours avec le Stade toulousain, l’un des meilleurs clubs au monde!

La fameuse troisième mi-temps

Le 12 novembre dernier, l’Union Jura Rugby a organisé, à Porrentruy, le premier tournoi de rugby junior dans le Jura. Près de 200 enfants de 6 à 12 ans se sont affrontés au Banné, dans les catégories U8, U10 et U12. Au total, 20 équipes issues des cantons de Vaud, Fribourg, Genève, Neuchâtel, Bâle et Berne étaient sur les terrains. Un événement couronné de succès… et appelé à être reconduit: «La tradition est lancée. Rendez-vous est d’ores et déjà pris l’année prochaine pour la deuxième édition, à la Saint-Martin. En effet, l’état d’esprit du rugby correspond bien à celui de cette manifestation: on aime bien manger, boire, faire la fête!»

Caroline Libbrecht

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