COURGENAY Florence Hofer, de Courgenay, a créé un groupe de musique avec une amie. Birds of Light a sorti son premier «mini album» il y a une année sur les plateformes d’écoute en ligne. Portrait de l’Ajoulote de 27 ans.
C’est durant l’enfance que Florence Hofer, habitante de Courgenay, se met à la musique. Après avoir pratiqué la flûte à bec, elle se dirige vers la clarinette à l’adolescence. Au Lycée cantonal de Porrentruy, elle suit des cours de guitare gratuits dispensés par l’établissement. Comme travail de maturité, la jeune fille met sur pied une chanson, étant à l’origine de la voix et de l’instrumental de celle-ci.
«Après ma maturité, je n’ai pas continué le chant, mais j’ai fait un peu de guitare, quelques mélodies pour moi: j’étais trop timide pour m’ouvrir au monde», se souvient l’Ajoulote. Florence Hofer poursuit ses études en anthropologie et en Français langue étrangère, à Fribourg et Genève.
C’est en parallèle à son travail de Master qu’elle se remet à la musique plus sérieusement. Elle se souvient: «C’est à ce moment-là que j’ai commencé à composer des chansons, deux plus précisément, voix et guitare comprises. Dans un élan de courage, je les ai chantées à mon copain. Il m’a dit que c’était bien.» Florence commence à prendre des leçons avec la chanteuse lyrique genevoise Sarah Pagin: «Elle m’a soutenue dès le début, m’a redonné confiance après une mauvaise expérience. Quand une chanteuse d’opéra te dit que ce que tu fais est beau, cela te donne de la valeur.» L’enseignante en Français langue d’intégration chez Caritas Vaud prend contact avec un ami et enregistre les morceaux dans sa cave. «Je n’avais pas fait grand chose du résultat», indique-t-elle.

Une rencontre déterminante
Les choses s’accélèrent. Alors qu’elle enseigne à l’école de langue Swiss French School à Genève, elle fait la connaissance de Gwyneth Stoudmann, une enseignante d’anglais originaire d’Afrique du Sud: «Je lui ai partagé que je faisais un peu de musique, et elle m’a dit qu’elle aussi, de la batterie. Je lui ai fait écouter mes deux morceaux, et elle m’a répondu qu’il fallait en faire quelque chose.» Le groupe de folk acoustique Birds of Light – Les oiseaux de lumière – est créé.
Puis, la crise sanitaire vient s’en mêler et donner un coup de boost aux deux femmes. L’amie de Florence Hofer s’achète une batterie. Les passionnées de musique se mettent à répéter plus sérieusement, une fois par semaine. Et à écrire des chansons: «Étudiante dans l’écriture créative, Gwyneth possédait passablement de textes. J’ai commencé à les reprendre et à faire des mélodies. Et puis j’ai moi aussi écrit. Cela nous a pris beaucoup de temps, car nous sommes parties de rien. Nous n’avons jamais fait de reprises, toujours fait nos chansons nous-mêmes.» Un an s’écoule, après quoi le répertoire des deux musiciennes et chanteuses compte une dizaine de titres.
Prendre confiance en soi
En 2021, les deux amies se rendent dans un studio et enregistrent leurs morceaux. Le «mini-album» de six chansons The Nature of Things – la nature des choses – voit le jour. Il est depuis disponible numériquement sur les plateformes de streaming. Mais que retrouve-t-on sur l’album? «Nous y racontons des expériences personnelles. Il y a un contraste entre les paroles qui sont un peu tristes, et les mélodies, plus joyeuses. Les thèmes abordés sont ceux de l’amour, la rupture, mais aussi les remises en question».
Grâce à cette expérience, l’Ajoulote a évolué: «Cet album m’a permis de prendre confiance en moi. Jusqu’à 24 ans, j’ai délaissé ma passion pour la musique. J’avais peur de me lancer seule. Et j’ai rencontré Gwyneth. A deux, nous nous soutenons. J’en ai aussi retiré une grande amitié.» Il ne s’agit que des prémices d’une belle aventure…
Kathleen Brosy