Dan Métivier, héros du 26 mars 1988, aura droit à un nouvel hommage

© HC Ajoie
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Du côté de Porrentruy tout le monde  connaît le nom de Dan Métivier et son numéro 21. Le Québécois, disparu le 24 juin 2000, fait partie des légendes du HCA et on se souviendra encore longtemps de son but qui a offert à Ajoie sa première promotion dans l’élite.

Le 26 mars 1988, Ajoie dispute la finale du championnat contre le Zürcher SC. Au terme du temps réglementaire, les deux équipes ne sont pas parvenues à se départager. À la fin du deuxième tiers, Ajoie mène 3-1. La dernière période est hitchcockienne. En six minutes, les Zurichois renversent la vapeur et ont clairement une longueur d’avance. À trois minutes du terme, Ajoie égalise par le défenseur Daniel Rohrbach. Il faut jouer les prolongations. Ce soir-là, il n’existe que deux types d’Ajoulots: ceux qui sont présents dans la patinoire et ceux qui, faute d’avoir pu obtenir le Saint Graal sous la forme d’un billet d’entrée, écoutent le match commenté par Dominique Bugnon et Stéphane Berdat, sur les ondes de Fréquence Jura. Pour la deuxième catégorie, à 61’07 de jeu, une phrase qui résonne et qui résonnera encore longtemps dans les mémoires est dite par le duo Bugnon-Berdat: «Puck sur la canne de Métivier… Et goal! Et goal! Ajoie est en Ligue A… Ajoie est promu, but de Métivier!» Les commentateurs de l’époque déclareront encore: «Venez à Porrentruy, il fera beau cette nuit!» Alors que des frissons d’émotion envahissent les supporters-auditeurs, sur la route de Courgenay, le Voyeboeuf explose de joie et Daniel Métivier entre dans la légende.

Un numéro 21 sacralisé

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Le HCA a déjà rendu un premier hommage à son héros de 1988. Son numéro, le 21, a d’ores et déjà été retiré des jeux de maillots ajoulots. Mais qu’est-ce qu’un maillot retiré? Il s’agit d’une pratique qui nous vient d’Outre-Atlantique. Il s’agit de mettre de côté le numéro porté par un joueur après que celui-ci ait pris sa retraite ou qu’il soit décédé. Un hommage à sa contribution au club. Dans la nouvelle patinoire, le numéro 21 ne trône pas encore dans les hauteurs de la Raiffeisen Arena. Mais, à l’automne 2022, ce sera chose faite! 34 ans après la promotion historique du HCA, le légendaire numéro de Dan devrait être hissé dans les hauteurs de la Raiffeisen Arena. D’autres Ajoulots sont ou seront prochainement mis à l’honneur, à commencer par Florian Conz dont le numéro 61 a été retiré du côté de la Vaudoise Aréna le 30 novembre dernier… lors du match Lausanne HC – HC Ajoie. 

L’histoire de Daniel Métivier et du HC Ajoie ne se résume pas qu’à ce but du 26 mars 1988. C’est durant la saison 1985-1986 que le Canadien a posé ses affaires de hockeyeur dans les antres du Voyeboeuf. Durant sa première saison sous le chapiteau de la route de Courgenay, il forme, avec le Canadien Jean Trottier, la paire offensive étrangère du HCA. La saison suivante, exit Jean Trottier, c’est à un autre Canadien, Richard Beaulieu, qu’il est associé. Mais ce n’est qu’à partir de la saison 1987-1988 que Dan formera un duo inoubliable avec Fernand «Fern» Leblanc. Le duo importé de la promotion. 

Une fin abrupte

L’histoire d’amour entre le HCA et Dan Métivier prend fin brutalement le 18 février 1989 à Langnau, où le héros du 26 mars 1988 est en désaccord avec les choix tactiques de l’entraîneur de l’époque, le très exigeant Ken Tyler. Des mots sont échangés sur le banc. Mots que le coach ajoulot ne supporte pas. Il frappe une première fois son attaquant québécois. La bagarre se poursuit dans les vestiaires. Le lendemain, Dan est suspendu pour une durée indéterminée. Il ne revêtira plus jamais le chandail jaune et noir.

Le 24 juin 2000, alors qu’il n’a que 42 ans, Daniel Métivier met fin à ses jours. Un séisme qui se fait ressentir jusqu’en Ajoie. Les fans ne peuvent qu’avoir une pensée émue pour Dan. S’il a déjà été retiré, le fait de hisser haut le numéro 21 de Métivier permettra aux supporters ajoulots de lui rendre un nouvel hommage. Et qui sait? Peut-être entendra-t-on, à la Raiffeisen Arena, retentir un chant: «Leblanc-Métivier…» à l’automne 2022.

Eric Moser

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