
CHEVENEZ «Passion, Sécurité, Partage». Voici le leitmotiv de Giuseppe My, formateur et enseignant de natation pour l’association H2O et expert pour la Société suisse de sauvetage. Rencontre.
A rrivé en Suisse au début des années 1980, de ses Pouilles natales, Giuseppe My, 58 ans, raconte être «né les pieds dans l’eau». En effet, c’est au fond du talon de la botte italienne qu’a grandi cet habitant de Chevenez, dans la ville balnéaire de Porto Cesareo plus précisément. «Enfant, je gagnais mon argent de poche en nageant. Avec mes copains, nous allions pêcher des petits poissons afin de les vendre aux touristes. Mais cela date des années 70», évoque-t-il, nostalgique. Lorsque l’Italo-suisse avait 13-14 ans, il n’était pas rare qu’il travaille à la belle saison sur les plages à préparer les parasols et à assister «les grands» à la surveillance des baigneurs. À la suite de son arrivée en Suisse, ce dernier
a exercé dans la maçonnerie et la mécanique avant de trouver sa voie dans le commerce.
Un premier brevet sur le tard
Mais revenons à la natation. «En Italie je n’ai jamais suivi de cours, j’ai appris à nager dans la mer. Les seuls cours de natation, je les ai pris en Suisse», détaille-t-il. Ce n’est qu’en 2004, dans le cadre d’une postulation, que ce sportif haut-ajoulot a passé son brevet de
nageur-sauveteur. Le «Brevet Base Pool», comme on dit dans le jargon. Chemin faisant, le commercial de profession a obtenu deux ans plus tard son Brevet d’Expert en natation.
Expert, mais avant tout formateur. «Mon but premier était de former les gens. Par exemple, j’avais des élèves qui au début des cours avaient peur de mettre la tête sous l’eau. À la fin, ils plongeaient au fond des quatre mètres de la fosse chercher des anneaux.» Giuseppe My affirme avoir toujours été animé par cette envie de former et de transmettre.
Le «meilleur» nageur
Quant aux meilleurs nageurs de Porrentruy, ceux-ci partaient généralement à Delémont où la formation était plus axée sur la compétition, selon Giuseppe My. «Je pense que nous avions des nageurs qui avaient les capacités pour se démarquer aux niveaux romand et national, mais nous n’avions pas les structures nécessaires. Le groupe H2O, c’est avant
tout apprendre à nager, plutôt que de faire de la compétition», explique le Haut-ajoulot. Le sportif a formé et connu beaucoup de nageurs… mais lequel était le meilleur, à Porrentruy?
«Charles Rusterholz» répond-t-il, sans hésiter. Cet athlète briguait une place au triathlon pour les Jeux olympiques de Pékin en 2008. À l’heure de tirer un bilan de sa carrière en natation, quelles ont été les qualités nécessaires pour être un bon formateur, selon Giuseppe My? Avoir une certaine capacité à transmettre, savoir être convaincant et surtout être motivé. «C’est plus psychologique que physique», explique l’habitant de Chevenez. Actuellement, Giuseppe My «recycle» ses brevets et souhaiterait encore donner quelques cours à l’avenir. Et la retraite? Giuseppe retournera-t-il en Italie? Il est hésitant: «Je ne sais
pas encore. J’ai toute ma famille ici maintenant, mes enfants, mes petits-enfants et ma femme bien-sûr. À voir!»
Arnaud Juillard