HAUTE-AJOIE Le Syndicat d’amélioration foncière de Haute-Ajoie (SAF-HA) a été constitué en septembre dernier par les représentants de 444 ayants droit. Etienne Œuvray, conseiller communal responsable du dossier, nous explique les enjeux de ce remaniement parcellaire.
Quelles seront les missions de ce syndicat?
Première chose, il s’agira de régler le problème du morcellement parcellaire, en regroupant les parcelles actuelles. Ensuite, les dessertes sont elles aussi concernées et seront revues: il s’agit de chemins qui ont déjà été réalisés dans le cadre d’améliorations foncières simplifiées, mais qui ne sont de loin pas terminées. De plus, dans le cadre du remaniement, nous désirons finir l’itinéraire cyclable. Enfin, nous allons aussi améliorer les réseaux équestre et pédestre de la commune.
Quelle situation a mené à ce projet?
Le parcellaire actuel, outil de travail des agriculteurs, nécessite un regroupement et une rationalisation pour l’exploitation des terres avec les nouvelles machines. De plus, ce projet est une opportunité pour notre très grande commune au niveau des kilomètres de chemins à entretenir: avec ce remaniement, nous profiterons d’une subvention cantonale et fédérale qui permettra d’en rénover et d’en réaliser d’autres. Notons par exemple dans cette idée que des fermes éloignées se trouvent sur notre territoire, avec des chemins d’accès qui se dégradent. Mais attention: ce projet ne concerne pas uniquement les agriculteurs: il est d’intérêt général, pour toute la société. On le remarque avec les volets concernant la piste cyclable et les loisirs.
Combien de parcelles sont concernées, et quel sera le budget consacré aux missions de ce nouveau syndicat?
Le périmètre du remaniement voté englobe 2350 hectares, ce qui représente 4100 parcelles à Chevenez, Roche d’Or, Damvant, Rocourt et Réclère. Le projet, qui devrait prendre une dizaine d’années, a été devisé à 20 millions de francs, avec une participation communale de 7,5%, votée en assemblée fin juin. La Confédération prendra quant à elle en charge environ 38% du montant, le canton 34% et les propriétaires 20%.
Vous annoncez également une importante étude d’impact sur l’environnement…
Il s’agit ici d’identifier les enjeux du remaniement au niveau de la biodiversité. Nous allons d’abord faire l’inventaire au niveau de la flore présente sur notre commune. Un bureau sera mandaté pour ce travail, se penchant sur le réseau bocager. A la suite de cette étape, nous verrons si certains endroits du périmètre peuvent être améliorés, échangés ou renforcés. Au niveau de la faune, c’est la même idée: il faudra décider si nous désirons avancer avec la faune présente sur le territoire ou si nous souhaitons la développer. Le dernier point à ne pas omettre concerne l’étude de l’érosion: aujourd’hui, avec le changement climatique, nous vivons de longues périodes de sécheresses suivies de fortes pluies. Une étude sera obligatoirement réalisée pour contrôler et orienter la culture des champs, pour éviter le ravinement.
Propos recueillis par Kathleen Brosy
«Je me réjouis de démarrer le projet»
Le président du comité du syndicat Joseph Aubry partage son état d’esprit suite à la séance de constitution de septembre: «On m’a approché pour cette tâche, et je me réjouis de démarrer le projet, avec toutes les personnes impliquées. Les coupes budgétaires récemment annoncées pourront nous poser un petit problème: nous verrons de quelle manière nous pourrons avancer dans ce dossier. Je ne pense pas que cette décision remettra tout en cause, mais la réalisation de l’ensemble du projet de remaniement pourrait mettre plus de temps. A voir. Il est important de trouver les meilleurs compromis possibles pour mener à bien ce projet.» KB