«Ma famille voulait placer l’océan entre mon office et moi!»

«Ce sera la première photo parue dans la presse avec des lunettes!», plaisante Jean-Claude Salomon. © Arnaud Juillard Editions L’Ajoie
Publicité

DISTRICT Dix. C’est le nombre de jours de vacances qu’a pris Jean-Claude Salomon en 33 ans de carrière. C’est dire l’implication de celui qui a été chef de l’Office des sports de la République et Canton du Jura de 1979 à 2012. Rencontre.

Jean-Claude Salomon a vu le jour en 1947 au sein d’une famille paysanne. Originaire de Chevenez, sa famille a posé ses valises en 1951 à Courtedoux afin d’y exploiter ce qui était à l’époque le restaurant du Creugenat. «Cela ne vous dit peut-être rien, car il a été ravagé par les flammes il y a plus de 30 ans. Il était situé entre ce qui est aujourd’hui l’usine Cadranor et l’atelier Denis Gatherat», explique le septuagénaire. 

Sa grand-maman auprès de lui

Publicité

Comme pour bon nombre d’enfants de restaurateurs, ses jeunes années ont été rythmées par la vie de l’établissement. «C’était une véritable entreprise familiale», assure Jean-Claude Salomon. Avec des parents constamment au travail, c’est sa grand-maman paternelle qui a assuré la plus grande part de son éducation. Après avoir suivi l’école primaire dans son village, ce dernier a continué au collège Saint-Charles puis à Saint-Maurice en Valais afin d’y suivre une maturité latin-grec. «A l’époque Saint-Charles avait un partenariat avec ce collège-là.» 

Sa maturité en poche, ce dernier a souhaité en premier lieu se destiner à la profession d’ingénieur agricole avant d’opter finalement pour le sport. Après quelques années dans la capitale, Jean-Claude Salomon a décroché un Certificat de professeur d’éducation physique II. De 1974 à 1979, il a d’abord enseigné à l’École secondaire de La Chaux-de-Fonds avant d’atterrir à Neuchâtel. «Je préférais La Chaux-de-Fonds à Neuchâtel, j’y retrouvais cette ambiance un peu plus jurassienne….»

La suite, on la connaît: Jean-Claude Solomon est arrivé à la tête de l’Office des sports, bien sûr! Il y est resté du 1er mars 1979 au 30 septembre 2012. Mais il a d’abord fallu tout mettre en place. L’Office des sports s’est installé dans les dortoirs de ce qui est désormais l’ancien institut pédagogique (HEP). A son arrivée dans les lieux, il n’y avait pas encore de bureaux, mais des tours de lits, des tables de nuit et un cageot avec un téléphone posé dessus. Le chef de l’Association jurassienne des sports, Jean-René Bourquin, lui a cédé six classeurs fédéraux à étudier. «Voilà le début de l’Office des sports», lance notre retraité.

Un bourreau de travail

Durant ses trois décennies à ce poste, Jean-Claude Salomon n’a pris que 10 jours de congés. «Nous étions partis avec ma famille, en vacances aux Etats-Unis, du côté de Los Angeles» Pourquoi le pays de l’oncle Sam, précisément? «Mes proches voulaient absolument placer l’océan entre mon office et moi. En 10 jours je n’ai pas pas téléphoné une seule fois au travail, mais cela me démangeait!» explique l’habitant d’Alle, d’un air rieur.

Jean-Claude Salomon était un bourreau de travail. «Je me levais à 4h15 le matin, pour être au travail à 5h et je me couchais aux alentours de minuit. J’essayais d’être toujours disponible pour l’ouvrier qui avait des questions pour un problème dans sa société. Il pouvait m’appeler à 6h30 du matin. J’étais là.» L’ancien chef de l’Office des sports était aussi présent le week-end: en deux jours ce dernier pouvait se rendre jusqu’à une quinzaine de manifestations. «Je vous rassure, 15, c’est mon recordJean-Claude Salomon est avant tout quelqu’un de simple. Les grandes tablées avec un grand cru? Très peu pour lui. «Je suis plutôt saucisse-pain au bord d’un terrain de foot, lors d’un match de Juniors C», sourit-il.

Un finish parfait

Comme point d’orgue de sa carrière à la tête de l’Office des sports, Jean-Claude Salomon a gardé comme souvenir l’arrivée du Tour de France sur la plaine de Courtedoux, le 8 juillet 2012. Qui ne rêverait pas d’accueillir l’arrivée de la Grande boucle, troisième événement sportif le plus regardé au monde, dans le village où il a grandi? Cela tient tout simplement de la finale en apothéose. 

Arnaud Juillard

Publicité