Marc Seylan et ses coéquipiers se préparent pour le match de l’année

Marc Seylan à la relance. Il n’hésite pas à constamment aller de l’avant. © Alexia Tandardini-Sutterlet
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BONCOURT La Red Team joue gros dimanche à domicile face à Massagno, son poursuivant direct. L’enjeu est multiple, la consolidation de sa 5e place et la qualification directe pour les play-offs. Prise de température avec Marc Seylan, 25 ans, qui a maintenant pris ses aises en Ajoie.

Je pensais être en avance mais Marc Seylan m’attend déjà patiemment dans le café où nous avons fixé le rendez-vous.  Calme et reposé (le BCB ne jouait pas le week-end passé, Coupe de Ligue oblige), il me raconte son parcours. D’un père helvético-turc et d’une mère béninoise, il a passé son enfance à Paris. Après un bref passage à Zurich quand il avait 14 ans, la famille retrouve ses bases en France. Au niveau basket, Marc passe par le Stade Français, Paris Levallois, GC Zurich, Paris Basket Racing et ensuite, le rêve, les Etats-Unis et leur championnat universitaire. Pendant ses deux saisons en Suisse, il croise le chemin d’une génération de Jurassiens: «En U15, je me souviens avoir joué contre Alexis Herrmann notamment. C’était toujours des sacrés matches entre nous.»  Je confirme, j’y étais. Je peux même affirmer que Marc était plus petit que le lutin bruntrutain. Depuis, il a comblé son désavantage car il culmine à 1 m 91.

«Le meilleur public du pays»

On recentre la discussion sur le BCB, cette saison et le rendez-vous de dimanche. Marc me confie se sentir bien en Ajoie même si on ne lui a pas toujours conseillé de venir: «On me disait que je ne m’y plairais pas, n’ayant vécu que dans des grandes villes (ndlr: Paris, Zurich et Chicago). Finalement, j’apprécie ma vie ici. Je suis assez tranquille et ça colle bien avec mon tempérament.» Et le basket suisse? «Contrairement à ce que beaucoup pensent de l’extérieur, le niveau est très bon et n’a rien à envier à d’autres championnats, hormis les tout grands. D’ailleurs, j’apprends beaucoup de cette saison.»

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Il enchaîne avec la bonne saison du BCB: «J’aurais signé tout de suite pour une 4e place ex-æquo avec Neuchâtel en début de saison.» C’est le résultat d’un travail constant: «Si nous avons de belles individualités, chaque victoire est celle de l’équipe. Nous savons que quand notre alchimie est au top, nous pouvons battre n’importe qui.» Mais Massagno marche sur les pas du BCB et Monthey est en embuscade avec un calendrier plus favorable. Marc s’accorde à dire que la rencontre de dimanche est le «match de l’année»: «On ne peut pas le perdre, surtout pas chez nous. Notre public est le meilleur du pays, je m’en suis rendu compte assez vite. Il est exceptionnel.»

A fond, même dans l’erreur

Nous entrons dans le vif du sujet. Je rappelle à Marc le quart de finale de Coupe de Suisse perdu à domicile contre Fribourg. J’avais trouvé l’équipe crispée par l’enjeu. Il me rassure: «Nos leaders nous donnent confiance. Nous avons déjà montré qu’on pouvait jouer les meilleurs, il suffit de monter en intensité. De mon côté, j’essaie de communiquer aux gars le fait d’être là à fond. Même une erreur est faite, qu’elle soit faite à fond. Il y aura toujours un coéquipier pour assurer nos arrières.» Une philosophie et une mentalité qui, il est vrai, ont déjà permis au BCB de conquérir le cœur de son public et de jouer les yeux dans les yeux avec les gros calibres du championnat.

Pour ce match, «quelques ajustements défensifs» ont été opérés pour mieux parer aux individualités adverses: «Nous devrons donner le ton en défense pour mieux nous déployer en transition, notre grande force. Il faudra capitaliser sur leurs erreurs et réduire les nôtres, ce sera de l’ordre du détail». Le discours est bien rodé mais la conviction est bien réelle. Le BCB et Marc Seylan sont prêts pour le défi de leur saison.

Clément Boesch, 1er février 2018, N°434

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