DISTRICT Assurer le retour à la maison en toute sécurité, c’est la mission menée par la fondation Nez Rouge. Inspirée du Canada, cette action de sensibilisation aux accidents de la route fait son chemin en Suisse depuis 1990. Dans le Jura, après deux années de crise sanitaire, les accompagnateurs bénévoles ont bel et bien repris le volant, fin 2022. Christel Sommer, directrice opérationnelle, nous dresse un bilan… en demi-teinte.
L’idée de Nez Rouge, symbolisée par son petit renne Rodolphe, est une belle initiative citoyenne à saluer. Tout au long du mois de décembre 2022, dans le Jura, 503 bénévoles se sont relayés sur les routes et ont raccompagné à leur domicile celles et ceux dont les facultés étaient affaiblies (manque de sommeil, alcool, etc). Dix nuits ont ainsi été couvertes, de 22h à 4h, et de 22h à 6h le soir du 31 décembre. Cet engagement a certainement évité des accidents sur la route, et autant de victimes.
L’année des retrouvailles
Pour autant, Christel Sommer, directrice opérationnelle, note que les chiffres marquent le pas, par rapport à la période avant la crise sanitaire: «L’année 2019 est notre année de référence et c’était une année record, on n’avait jamais aussi bien fonctionné! Ensuite, en 2020 et en 2021, à cause du covid, on n’a pas pu rouler du tout. En 2022, notre activité représente la moitié de celle de 2019.» L’édition 2022 a sonné l’heure de la reprise, mais elle n’a pas battu de records, donc.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes: la section jurassienne de Nez Rouge comptabilise 711 transports en décembre, soit 1487 personnes raccompagnées. Pour la soirée du Nouvel an, 221 transports ont permis de raccompagner 490 personnes, 96 bénévoles étant sur le pont le soir du 31. Comment expliquer cette activité en baisse? «Deux facteurs ont joué: au niveau de l’offre, par peur de manquer de bénévoles, on a anticipé en réduisant le nombre de nuits – une dizaine seulement cette année – par rapport à 2019. Au niveau de la demande, les fêtes d’entreprises durant le mois de décembre ont également été moins nombreuses», justifie Christel Sommer.
Comme un nouveau départ
Soulagés, les responsables ont quand même la satisfaction d’une édition qui s’est déroulée sans accroc, malgré quelques difficultés au démarrage: «Cette fois, il a fallu tout relancer, refaire la promotion de la campagne, rechercher de nouveaux bénévoles, les former… Avec quelques interrogations: nos bénévoles répondront-ils présent? En trouvera-t-on de nouveaux? Quelles dates retenir? Bref, on est presque repartis de zéro, après deux ans de pause.» Espérons qu’après cette édition particulière, Nez Rouge retrouvera son rythme de croisière et continuera de rendre de fiers services à la population jurassienne.
Caroline Libbrecht