
MIÉCOURT De tous les lieux d’exposition du district, c’est sans doute le château de Miécourt, quatrième de notre série, qui a l’histoire la plus ancienne. Michel Juillard, président de la fondation propriétaire des lieux, nous l’a racontée.
Des grands-ducs et des faucons pèlerins, une araignée, des couchers de soleil, la comète de Hale-Bopp… le moins que l’on puisse dire, c’est que l’exposition qui se tenait au château de Miécourt lors de notre visite était diversifiée. Il y a pourtant un fil conducteur qui relie toutes ces images prises par le photographe et ornithologue neuchâtelois Thierry Jaques, auquel cette exposition rendait hommage. Et ce fil conducteur, c’est le même qui guide les membres de la Fondation des amis du château de Miécourt (FACMI) dans le choix de leurs expositions: la passion de la nature.
Des milliers d’heure de travail
L’histoire de ce bâtiment sis au numéro 2 de la rue… du Château (évidemment) remonte au temps des princes-évêques. «Le château, qui en réalité est plutôt une maison fortifiée, a été entre les mains d’un vassal du prince-évêque, la famille Spechbach, jusqu’en 1789», raconte Michel Juillard, président de la FACMI. Les terres et le bâtiment échurent alors aux familles paysannes des environs.

Deux siècles plus tard, en 1995, débute un nouveau chapitre: le château est racheté par la FACMI, une fondation créée tout exprès par un groupe d’habitants de Miécourt et de descendants de la famille Spechbach. Enthousiastes et déterminés, ils s’attellent à la restauration du corps principal du bâtiment. «Tout était pourri, se souvient Michel Juillard. On y a consacré des milliers d’heures de travail à vingt ou vingt-cinq personnes.» Quelques années plus tard, le résultat est là: le château de Miécourt a repris forme. «On s’est alors dit qu’il fallait le faire vivre», poursuit Michel Juillard. C’était au début des années 2000, et c’est ainsi que naquirent les événements organisés par la FACMI: un repas de Saint-Martin à l’ancienne, une brocante et des expositions, au nombre de trois ou quatre par an.
Des naturalistes, mais pas seulement
Au départ focalisée sur les représentations de la nature, les photographies surtout, la FACMI a accueilli une belle brochette de talents connus et reconnus dans le milieu des naturalistes: les Français Alexis Nouailhat et Serge Nicolle, les régionaux Alain Saunier, Marc Burgy ou Jean-Claude Gerber, pour n’en citer que quelques-uns. Par la suite les critères se sont élargis, et c’est ainsi que l’on a pu admirer à Miécourt, entre autres, des dessins de Guznag, des pièces de céramique et même des travaux des brodeuses d’Ajoie. «On reste sur notre créneau de la nature, explique Michel Juillard, mais ça ne nous empêche pas d’exposer de temps en temps autre chose, soit parce qu’il y a un lien avec la nature ou alors parce qu’il s’agit de quelqu’un de la région.»
Le programme de la saison 2019 illustre d’ailleurs très bien cette mixité. Après les belles et rares images de Thierry Jaques (qui est par exemple parvenu à photographier avec une grande netteté des faucons pèlerins dans leur nid à plusieurs centaines de mètres de distance), les deux salles d’exposition du château accueilleront deux autres expositions: les céramiques d’Ursula Glaser et les peintures acryliques sur bois et sur toile de Claudine Arisi Christinaz, de Fahy toutes les deux; puis des photographies de… Michel Juillard lui-même, sur un thème qu’il veut garder secret. «Ce ne sont ni des fleurs, ni des oiseaux!», annonce-t-il. On serait pourtant bien étonné qu’il n’y ait aucun rapport avec la nature.
Claire Jeannerat
Article paru dans notre édition abonnés du n° 483 du 7 février 2019
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La Galerie des Annonciades, à Saint-Ursanne
La Galerie-Artothèque Le LAC, à Porrentruy
La Galerie du Sauvage, à Porrentruy