MIECOURT En plus de dix ans, Jeannette et Roland Hügli ont été à quatre reprises famille d’accueil pour des chiens d’assistance de la Fondation Le Copain. La septuagénaire de Miécourt nous parle de son expérience et de sa passion. Rencontre.
Lorsque Jeannette Hügli arrive à la rédaction en ce matin ensoleillé, elle est accompagnée de Wattson, son labrador de couleur chocolat âgé de six ans. Après lui avoir ordonné de se coucher, elle raconte l’histoire de son fidèle compagnon: «Il s’agissait d’un chien placé par la Fondation, le dernier que nous avons accueilli. Mais à six ou sept mois, il boitait, il a été réformé. Nous l’avons donc gardé.»
C’est en 2009 que l’aventure des habitants de Miécourt débute avec la Fondation suisse d’éducation de chiens d’assistance pour personnes en situation de handicap, créée en 1993 par Jean-Pierre Fougeiret. Jeannette Hügli se rappelle: «Nous avions déjà des chiens à la ferme et je faisais de la recherche sanitaire. Il s’agit de quêtes dans la forêt ou ailleurs dans le but de trouver des personnes ou objets. Un jour, cette activité a cessé. Comme je côtoyais déjà les membres du Copain, je me suis tournée vers la Fondation. Je me suis dit que cela pouvait me plaire et rendre service. J’ai pris cette tâche très à cœur.» L’Ajoulote remplit donc un questionnaire qu’elle remet au centre de la fondation. Il lui attribue un premier chien de plus de deux mois pendant une année et demie, Inuit, un labrador jaune. A l’époque, elle suit des cours chaque semaine avec les monitrices de la fondation, dans le but notamment d’apprendre les ordres de base comme «assis, coucher, pas toucher». En parallèle, Jeannette Hügli emmène le chiot dans les magasins, dans les écoles, les marchés et manifestations de la région. Mais également dans les transports publics. Car le but des familles d’accueil est de sociabiliser les animaux. «Mes chiens étaient mes ombres. Ils étaient toujours avec moi», sourit la Jurassienne. La famille Hügli a renouvelé l’expérience plusieurs fois, ayant accueilli quatre chiots.
«Ce n’est que du plaisir»
Mais qu’ont apporté ces années à l’habitante de Miécourt? Elle répond: «Beaucoup de satisfaction, de bien-être. Pour moi, il ne s’agissait pas d’un travail, mais que du plaisir.» Et quelles qualités sont indispensables pour accueillir un chiot chez soi? «Dans un premier temps, aimer les chiens, bien entendu. Ensuite, avoir du temps. Mais moi je ne l’ai pas compté.» Pour la Jurassienne, une étape a cependant été difficile: lorsqu’il a fallu se séparer des chiots, afin que ceux-ci terminent leur éducation auprès des moniteurs. «Nous appelons ce moment le samedi des pleurs. Il nous manque cette ombre, qui n’est plus là, même si nous pouvons avoir des contacts et lui rendre visite au centre.»
Actuellement, Jeannette Hügli est proche aidante, s’occupe de son époux. «Je serais partie dans cette expérience encore une fois avec lui, mais la vie en a décidé autrement.» Car elle le souligne: «Nous ne pouvons pas prendre un chiot si le reste de la famille n’est pas d’accord.» Toutefois, l’Ajoulote ne s’est pas arrêtée là, elle a suivi des formations avec Wattson pour rendre visite à des personnes dans des homes. «C’est un chien tellement sensible: si je ne suis pas bien, il le ressent. Il était pour moi évident que je devais faire quelque chose avec lui. J’ai donc pris part aux cours de l’association de chiens de thérapie Chiens de cœur. Depuis trois années, je visite la Fondation Les Cerisiers, à Charmoille, deux fois par mois.»
Kathleen Brosy
Plusieurs types de chiens
La Fondation Le Copain forme plusieurs types de chiens: le chien d’assistance est capable d’exécuter plus de cinquante opérations difficiles ou impossibles pour une personne à mobilité réduite. Par exemple, il ouvre les portes, ramasse les objets, appuie sur un bouton. Le chien d’alerte avertit le bénéficiaire de la venue d’une crise (diabète, épilepsie, narcolepsie). Il a bénéficié d’une formation spéciale, arrive à détecter l’hypoglycémie et alarme son bénéficiaire d’un événement imminent. Le chien d’éveil aide au développement (stimuli de la motricité fine, contact privilégié, développement du langage) essentiellement pour des enfants ou jeunes adultes dépendants. Enfin, le chien de thérapie concerne des spécialistes du domaine de la santé et du social qui souhaitent intégrer un animal de thérapie dans le travail avec la population dont ils s’occupent (EMS, ateliers de réinsertion, crèches, physiothérapeutes). KB