Un nouveau foyer pour mineurs non accompagnés

L'ancienne école Saint-Paul à Porrentruy accueille désormais des mineurs non accompagnés. © Kathleen Brosy, Editions L’Ajoie
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PORRENTRUY Fruit d’un partenariat entre la congrégation des Sœurs de Saint-Paul de Chartres et l’Association jurassienne d’accueil des migrants (AJAM), un nouveau lieu d’accueil de mineurs non accompagnés a ouvert. Il dispose d’une capacité initiale de 27 places. Pierluigi Fedele, directeur de l’AJAM, nous en dit plus.

Depuis quelques semaines, l’ancienne école Saint-Paul à Porrentruy est officiellement le foyer d’accueil cantonal pour mineurs non accompagnés. «Ce lieu est plus adapté pour l’accueil d’enfants, d’adolescents et de jeunes adultes. En matière de qualité de vie et de confort, c’est nettement mieux. On a aussi des espaces pour l’apprentissage et l’étude, car ces jeunes sont souvent en formation professionnelle ou pré-professionnelle», indique Pierluigi Fedele, directeur de l’Association jurassienne pour l’accueil des migrants (AJAM). D’une capacité initiale de 27 places, le centre pourra élargir son offre à 35 places, à la suite de l’aménagement de nouvelles chambres.

Un pont entre les cultures

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La proposition émane de la congrégation des Sœurs de Saint-Paul de Chartres. Une aubaine pour l’AJAM dont le foyer de Courfaivre s’apprête à fermer, pour des travaux de rénovation à partir de mars: «On cherchait un centre provisoire, juste pour quelques mois, le temps des travaux. Il se trouve que les Soeurs avaient envie de mener un projet à long terme pour jeunes en difficulté. Elles se réjouissent de participer, avec l’équipe éducative et les jeunes, à la construction de ponts entre les cultures et les âges. Ce sont deux envies qui se sont rencontrées de façon fortuite.» Finalement, ce qui devait être transitoire va s’inscrire dans la durée. 

Le centre l’AJAM étant un établissement public, le contrat stipule clairement que la dimension religieuse ne fait pas partie de la collaboration. «Les Sœurs ont des compétences dans l’accompagnement des jeunes, elles peuvent aider à l’apprentissage du français ou faire du soutien scolaire», précise toutefois Pierluigi Fedele. Ces qualités sont utiles à l’accueil des jeunes migrants dont l’hébergement dure, en général, jusqu’à la fin de la formation professionnelle.

Une trentaine en 2023… 

L’équipe éducative se compose de quatre personnes, pour l’instant. Un chiffre qui sera sûrement revu à la hausse: «Nous allons discuter avec les services de l’État d’une possible révision de ces dotations, surtout si on doit faire face à une hausse drastique des personnes à accueillir.» Quel est justement le public concerné? «Il s’agit majoritairement d’Afghans, âgés de 17-18 ans. L’an passé, nous avons eu 18 arrivées de mineurs non accompagnés, dont 17 venaient d’Afghanistan.» Une trentaine d’arrivées sont prévues en 2023, ce qui nécessite une augmentation des places d’hébergement. L’école de Saint-Paul permet de doubler quasiment les capacités actuelles. 

Quid des Ukrainiens? «S’agissant de l’Ukraine, les mineurs ont souvent un point d’attache, un membre de la famille auquel les parents ont donné une délégation d’autorité parentale. Dans ce cas, on les laisse avec cette personne connue, au lieu de les isoler dans un centre.» Tous les mineurs isolés déposent préalablement une demande d’asile dans un centre fédéral. Certains ont déjà obtenu un statut, d’autres attendent une décision des autorités: «L’obtention d’un statut est sans garantie, même pour des personnes venant d’un pays comme l’Afghanistan. Il n’y a pas de règles mais, en général, les Afghans obtiennent plutôt une “admission provisoire”, c’est-à-dire un livret F», conclut le directeur de l’AJAM. Le premier pas d’un long processus d’intégration.

Caroline Libbrecht

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