
ALLE / SAIGNELÉGIER Quinze ans après ses débuts avec le HC Franches-Montagnes, Thomas Hentzi a décidé de mettre un terme à sa carrière de gardien en 1re ligue. Le Crâs revient sur son parcours et sur la récente ascension en MySports League.
Dans toute discipline collective, qu’elle soit pratiquée par des amateurs ou des professionnels, il n’existe pas de plus belle récompense qu’une accession à l’échelon supérieur. La fameuse promotion, tant recherchée, est d’autant plus belle lorsqu’elle couronne une carrière exemplaire comme celle de Thomas Hentzi.
C’est bien comme joueur de champ que le Crâs a débuté son parcours au sein du mouvement junior du HC Ajoie, avant de se réorienter devant les filets. «Alors que j’arrivais au bout de mon parcours comme junior, Franches-Montagnes m’a engagé comme gardien. Ça m’a permis d’acquérir rapidement de l’expérience et de jouer aux côtés d’adultes.» Le jeune homme avait alors 17 ans.
Une promotion nécessaire
Intégré dans l’effectif des «sang et or», en 1re ligue, l’Ajoulot a rapidement pris ses marques au Centre de Loisirs. «Au final, je ressens de la fierté d’avoir passé quinze années dans ce club et d’y être resté fidèle», assure celui qui réside aux Emibois. Les trois titres de champion romand ressortent comme les moments marquants de sa carrière. «Ils ont chacun un goût particulier, explique le portier. En 2014, c’était mon premier titre. En 2020, nous avions battu Saint-Imier en série finale lors d’un derby mémorable. Et cette année, c’est la promotion.»
En MySports League – le troisième échelon national –, les Taignons auront fort à faire et retrouveront des adversaires alléchants comme Martigny, Arosa ou Dübendorf. «Le HCFM a sa place dans cette division, assure-t-il. Ça fait plusieurs années que nous jouons tout en haut de la 1re ligue et que nos ambitions sont stoppées par les arrêts dûs au coronavirus, rappelle-t-il, en évoquant les fins de saison prématurées en 2020 et 2021. Il fallait qu’un club de la région rejoigne la MS League. Désormais, l’Arc jurassien est représenté dans toutes les catégories de jeu. Chaque joueur peut trouver son compte.»
Durant ses quinze saisons au HCFM, Thomas Hentzi a rencontré des personnalités attachantes, à l’image de Michael Röthenmund, joueur devenu entraîneur des «sang et or». «Röthi est une icône, un véritable passionné qui parvient à transmettre la fougue à ses joueurs, note Thomas Hentzi. Il mérite ce titre que nous devions aller chercher pour le club.»
Resté en 1re ligue pendant pratiquement toute sa carrière, le portier regrette-t-il de ne jamais avoir percé plus haut? «Pas du tout. Ajoie m’avait fait une proposition: je signais et je devenais deuxième gardien en LNB. Mais on commençait à bien tourner avec Franches-Montagnes et je préférais rester titulaire ici», se souvient celui qui est le cousin d’un certain Jordane Hauert.
Aux Enfers pour le plaisir?
À l’avenir, Thomas Hentz n’entend pas mettre ses patins au placard. «Je vais sûrement continuer en 3e ligue pour le plaisir, pourquoi pas comme joueur de champ.» L’homme de 32 ans se verrait bien rebondir aux Enfers-Montfaucon, formation qui a brillé cette année et atteint la finale des play-offs. «Je vais aussi prendre le temps de suivre plus de matchs à Saignelégier et à Porrentruy, ajoute-t-il. Cette saison, je n’ai pas vu beaucoup de rencontres d’Ajoie en vrai, mais je les ai presque toutes suivies à la télévision.» Son avis sur le parcours du HCA? «Il y a quelque chose à faire avec cette équipe, mais il faut être patient et progresser d’année en année. Certaines rencontres ont montré qu’Ajoie avait sa place dans l’élite.»
Maxime Rérat