CANTON Delémont possède sa rue Denise-Perronne, en hommage à l’actrice bruntrutaine. Pourquoi ce choix d’appellation? Pourquoi à Delémont avant Porrentruy? Réponses.
La rue Denise-Perronne a vu le jour, perpendiculairement à la rue Auguste-Piquerez. Le tronçon traversera l’écoquartier, encore en construction, et sera inauguré à la fin du chantier. Pourquoi une telle appellation? Pour comprendre, il faut revenir deux à trois ans en arrière, comme le souligne le maire de Delémont Damien Chappuis: «Une motion avait été déposée au Conseil de ville, désirant que toutes les nouvelles rues portent le nom d’une personnalité féminine.» Dans le cas de l’écoquartier, c’est l’investisseur lui-même qui a suggéré l’actrice ajoulote: «Elle possède une filmographie impressionnante. Il s’agit d’une artiste qui a œuvré pour le bien de la société jurassienne, ce qui correspond à ce que nous voulions mettre en avant. Nous avons donc accepté»
A Porrentruy, le maire Philippe Eggertswyler souligne que la décision de Delémont n’a pas été discutée au sein du Conseil municipal. «Si un jour nous devrons (re)nommer une rue, la question se posera cependant», relève-t-il. Le Bruntrutain indique que le chef-lieu ajoulot apporte également un soin particulier à baptiser ses lieux avec des appellations en lien avec des personnalités féminines régionales: «C’est ce que nous avons fait avec la place Marie-Madeleine Prongué-Overney. Nous sommes soucieux et nous le resterons. Il est important de mettre en avant les femmes qui ont eu une influence sur notre région, qui se sont battues pour obtenir certains statuts.»
Comme d’autres, le journaliste Arnaud Bédat et le passionné d’histoire Vincent Hammel se disent toutefois surpris que Delémont la première, et non Porrentruy, ait nommé une rue en hommage à Denise Perronne, en raison de ses origines. «Nous ne comprenons pas. Ce n’est pas logique!», lancent-ils en chœur.
Un processus relativement simple
Mais comment se déroule le processus de dénomination d’une rue ou d’un lieu, plus en détail? Comme le partage Jean-Claude Juillerat, secrétaire de la Commission de nomenclature du Service du développement territorial, c’est à la commune ou à une commission communale de chercher et proposer des appellations. «Avant de l’officialiser, une demande de préavis doit nous parvenir. Nous allons nous assurer que le nom respecte certains critères: que la personne soit décédée au moins depuis 5 ans par exemple, ou encore l’orthographe.» Une fois chose faite, la commune peut officialiser la désignation et la communiquer aux instances concernées – La Poste, le géomètre, le Registre fédéral des bâtiments et des logements, l’ECA,….
Kathleen Brosy
