Une yourte comme chambre d’amis

Ambiance particulière dans le jardin de Dominique Bonnemain. © Dominique Bonnemain
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ALLE Suite à un voyage en Mongolie en 2018, Dominique Bonnemain a installé une yourte dans son jardin. Depuis deux ans, il y reçoit famille, amis et personnes de passage. Rencontre sur place. 

Il est 10h pile lorsque nous arrivons chez Dominique Bonnemain, en cette matinée. L’Ajoulot de 76 ans nous ouvre la porte avec un large sourire, et en blaguant, regardant sa montre: «C’est ce qu’on appelle être à l’heure.» Nous sommes invités à prendre place du côté de la table sur laquelle ont été posés des croissants, mais aussi de quoi prendre le café: le retraité, qui travaillait au sein de l’Office des poursuites, aime recevoir. 

Suite à quelques échanges, il est temps d’aborder la yourte, installée dans son jardin. Dominique Bonnemain pose devant nos yeux deux grands albums de photos souvenirs, et nous fait découvrir un magnifique faire-part de mariage. Il sourit: «Ces documents expliquent le “pourquoi”. Mon fils s’est uni à son épouse en Mongolie en 2018. Avec 18 autres personnes, nous avons réalisé un voyage de trois semaines là-bas.» 

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Après avoir découvert «ce pays d’exception» et en être tombé amoureux, l’Ajoulot désire prolonger son ambiance particulière à son retour. Il demande un permis de construire en 2019, et installe les fondations de la structure. Grâce à un intermédiaire en France, il déniche une yourte en Mongolie, mais celle-ci met une année et demie à arriver, en raison de la crise sanitaire. «Ce pays a été le premier à tout bloquer, plus rien ne rentrait et sortait. Normalement, la yourte devait transiter par la Chine avant d’arriver en bateau. Finalement, elle est venue en camion.» L’hébergement est monté avec l’aide de proches, mais également de deux familles mongoles de Vevey. «Il faut savoir qu’on n’y trouve aucun clou. Tout est attaché avec des cordes en crins de cheval», souligne Dominique Bonnemain, qui précise: «En Mongolie, il fait très sec, il n’y a pas de pluie. Ici, c’est plutôt humide. J’ai assez rapidement remarqué que la toile n’allait pas tenir, elle donnait des premiers signes de fatigue. J’ai donc fait faire un chapiteau en dessus pour la protéger.» Notons également que les meubles – excepté les tapis et la literie -, sont eux aussi arrivés tout droit du pays de sa belle-fille: «Je les ai choisis en rouge-orange, car je trouvais que ces couleurs étaient assez représentatives

Dominique Bonnemain est tombé amoureux de la Mongolie. © Kathleen Brosy, Editions L’Ajoie

«Des rencontres improbables»

Chez ce papa de quatre enfants et grand-papa de cinq petits-enfants, pas de location. Il décrit la yourte, dans laquelle sont hébergés proches, connaissances et personnes de passage, comme une chambre d’amis: «Souvent, lorsqu’on loue un bien, celles et ceux que nous accueillons se permettent beaucoup de choses car elles se disent qu’elles ont payé. Je voulais que mes invités soient respectueux, mais aussi savoir qui je reçois.»  Avant de visiter l’hébergement en question, Dominique Bonnemain se confie sur ce qui lui plaît dans cette aventure: «J’aime ce contact, faire des connaissances, des rencontres improbables.»

Il est temps de découvrir les lieux, et de se rendre à l’extérieur de la maison. C’est devant un plan d’eau que la yourte a été installée. Dans le jardin flottent un drapeau mongol et un suisse. En entrant, nous sommes éblouis. Bienvenue dans un petit bout de pays magnifiquement coloré…

Kathleen Brosy

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